« Gumbo street », un roman initiatique… envoûtant !

Découvrez Alice Mourre et son premier roman, dont les thématiques liées à la magie et aux sorcières ne cessent de fasciner les adolescents.


Sandy, jeune fille pleine de fougue et en quête de liberté, décide d’échapper à sa famille d’accueil pour se rendre dans une ville qui l’attire irrésistiblement : La Nouvelle-Orléans. Accueillie par Tantine et Rosalyne, deux sorcières au caractère bien trempé, dans une grande maison typique de la Louisiane, elle va faire la connaissance de Rémi, un jeune homme secret et fascinant. Et bien vite, elle apprend que cette rencontre a été orchestrée par Rosalyne, grâce à des rituels vaudous. Mais pourquoi ? Ça, elle doit encore le découvrir.

Peu à peu, les pistes se brouillent et l’adolescente va se retrouver mêlée contre son gré à une quête de chaos et de pouvoir, de vengeance et de magie.

Sandy devient alors un pion dans un jeu qui la dépasse…

Alice Mourre, autrice à la plume addictive, donne corps à des personnages qui se promènent dans sa tête depuis longtemps. Elle répond à nos questions.


Gumbo street est un premier roman ambitieux. Quel a été votre parcours avant d’en arriver à l’écriture d’un texte mêlant sorcellerie, esprits vaudous et mafia ?

Pendant mon adolescence je rêvais d’être écrivain, archéologue ou auteur de BD. Néanmoins le réalisme parental m’a ramenée à des perspectives professionnelles plus « raisonnables ». Je suis donc devenue bibliothécaire et, pendant une grande partie de ma vie d’adulte, j’ai laissé ces projets de côté. À vrai dire, je n’ai rien écrit de significatif pendant ma vingtaine et ma trentaine. C’est à 40 ans passés, et lorsque j’ai traversé une crise familiale douloureuse, que j’ai décidé de ne pas porter en moi le regret de ne pas écrire. J’ai commencé modestement par quelques fan-fictions mais j’ai vite eu envie de créer mon propre univers. N’ayant jamais su faire court, je me suis lancée d’emblée dans l’écriture d’un roman.

La Nouvelle-Orléans s’est imposée presque tout de suite comme la base de mon histoire. Sans l’avoir jamais visitée en personne, j’ai fait l’expérience de cette ville à travers les romans d’Anne Rice et de Poppy Z. Brite. Les sorcières, le vaudou et la mafia sont des composantes indissociables de l’imaginaire de La Nouvelle-Orléans, je n’ai fait qu’y puiser allègrement.

D’où vient l’idée de cette jeune héroïne, Sandy, qui n’a aucune prise sur le destin ?

Sandy est un personnage qui m’accompagne depuis l’adolescence. Il m’a tout de suite paru évident qu’elle serait la protagoniste de mon premier roman. Je voulais qu’elle ait une propension particulière à s’attirer des ennuis tout en ne lui conférant aucun pouvoir particulier. Elle n’est pas une « élue » vouée à de grandes choses. En effet, j’aimais beaucoup l’idée qu’un personnage sans don magique puisse affronter sorcières et dieux vaudous, et tirer son épingle du jeu par la seule force de son courage.

Néanmoins, pour contrebalancer les puissants talents magiques qui lui étaient opposés, il fallait à Sandy un petit quelque chose en plus. C’est ainsi qu’est née l’idée de lui conférer cette particularité. Je suis partie du postulat que chaque être humain avait un destin pré-écrit qui ne pouvait être que modérément modifié. Sandy est une page blanche qui écrit son histoire de façon totalement aléatoire. C’est finalement le destin qui n’a pas de prise sur elle. 

Parlez-nous de Rosalyne et Tantine, les deux sorcières au caractère bien trempé.

Rosalyne et Tantine sont indéniablement au cœur du roman. Issues d’une longue lignée de sorcières, elles protègent et dirigent une micro-communauté qui, en retour, leur est dévouée. Bien sûr, comme dans toutes les familles, les relations sont parfois compliquées… La grand-mère (Tantine) et la petite-fille (Rosalyne) sont les deux parties d’un triptyque complété par Évangéline, la mère de Rosalyne, autour de laquelle se cristallisent toutes les tensions.

Cette trinité de personnages s’est mise en place dans mon histoire avec une forme d’évidence, qui a pris son sens lorsque j’en ai terminé le premier jet. J’ai réalisé que ces trois femmes m’avaient permis – de façon extrêmement détournée, bien sûr – de mettre des mots sur ma propre relation avec ma mère et ma grand-mère. J’aurais beaucoup à dire sur ce qu’on révèle de soi-même (sans même s’en apercevoir sur le moment) dans ses écrits, mais ce serait un sujet de dissertation à part entière !

Avez-vous d’autres projets de romans jeunesse ? Ou d’autres formes d’écriture ?

Dans un premier temps, j’aimerais poursuivre encore un peu l’aventure avec Sandy. Il lui reste beaucoup de rencontres à faire et de créatures étranges à découvrir, sans doute dans des contrées encore plus exotiques.

Je réfléchis également à une idée de roman qui mettrait en scène une bibliothécaire (!) aux prises avec une collection de manuscrits plus mystérieux les uns que les autres. Mais c’est encore à l’état embryonnaire pour le moment.



Couverture du roman Gumbo street

Gumbo street

Un roman d’Alice Mourre

Dès 14 ans

Parution le 21 mai 2025