Stupeur chez les fées des villes et de la forêt : leur communauté disparaît peu à peu ! L’autrice Manon Fargetton et l’illustratrice Maud Begon signent un court roman qui célèbre la confiance en soi, le respect de la nature et le pouvoir de l’imagination.
Manon Fargetton : une histoire entre merveilleux et modernité
Zorage a débarqué dans ma tête sans prévenir. En quelques secondes, l’essentiel était là. Une fée-punkette à crête, explosive et astucieuse. Une communauté de femmes, différentes mais solidaires. Un problème – des fées qui disparaissent parce que les humains ne croient plus en elles. Une grotte-bibliothèque un peu particulière. Une chute joyeuse (que je ne dévoilerai pas ici !), et l’envie de montrer ce qu’est la sororité à de jeunes lecteurs.
Mais ce n’est que lorsque j’ai commencé à écrire que j’ai senti à quel point ce projet allait m’être précieux. Parce qu’une voix racontait, qui était à la fois la mienne, et différente de toutes celles qui me sont familières lorsque j’écris pour les plus grands. Une voix joueuse, qui flirtait avec la poésie, la chanson, le calembour. Une voix qui empilait les sons et que j’ai tout de suite eu envie de faire résonner dans mon bureau pour la sentir rouler sur ma langue – j’ai grandi avec les livres de Claude Ponti, ceux de Roald Dahl, et je crois que cette voix-là plante profondément ses racines dans mes lectures d’enfance. En tant que romancière, c’est un nouvel espace de liberté que j’ai découvert avec Zorage. Mais après tout, c’est logique : il n’y a pas plus libre qu’une fée. Personne ne la restreint, personne ne la contient, elle existe dans toute sa complexité sans jamais s’en excuser.
J’ai beaucoup souri, en écrivant Zorage. Ces derniers mois, j’ai retrouvé ce même sourire en découvrant peu à peu les illustrations de Maud, qui a réussi à donner vie à cet univers de manière très personnelle, avec grâce et humour. Et à l’idée que des lecteurs vont bientôt s’inviter dans les pages de ce livre, cette joie pétille à nouveau dans ma poitrine. Un lâché de fées à la fin de l’été ? Ça va forcément être beau !
Manon Fargetton représentée comme « l’écrivaine » dans le roman Zorage
Le travail naturaliste de Maud Begon
Quand j’ai lu le texte de Manon, j’ai sauté de joie à l’idée de tout ce que j’allais pouvoir imaginer ! Et comme ce sont des fées de villes, par opposition à des fées de forêt (par exemple), j’avais envie que ça se voit au premier regard, et de pouvoir imaginer qu’elles fabriquent leurs vêtements et parures de tous ces petits trésors qu’on ramasse et amasse au fond des poches, comme de tous ceux que l’on laisse sans forcément le faire exprès.
Un emballage de sucette devient une jupe imperméable, des bouts de sac poubelles font de parfaites bottes, avec des capsules de coca on a presque un tambourin… Une perle perdue, une fleur de trèfle, un bout de ficelle, une mandibule ou un peu de fourrure d’abeille : les vêtements des petites fées du monde de Zorage racontent un peu de notre monde à nous, de nos déchets, de nos habitudes, de ces traces qu’on laisse et qui deviennent joliment visibles, et j’ai adoré le dessiner.
Crayonnés de Maud Begon pour Zorage :
Zorage – coll. « Tilt ! »
Dès 8 ans – 10,90 €
Parution le 6 septembre 2023
Retrouvez Manon Fargetton au salon Le Livre sur la Place (Nancy) du 8 au 10 septembre
et Maud Begon au Festival du livre jeunesse de Gaillac, du 29 septembre au 1er octobre.