Auteur-illustrateur phare du catalogue Milan avec, entre autres, ses « Imagiers gigognes », Xavier Deneux revient le 3 novembre avec Mes histoires à lacer, poussant encore plus loin le concept de livre-objet. Rencontre.
Pouvez-vous nous décrire le principe du jeu de laçage ? En quoi le réinventez-vous avec Mes histoires à lacer ?
Le principe des cartes à lacer existe depuis longtemps dans le monde du jeu. Il permet à l’enfant d’exercer sa patience et sa concentration, et de développer sa motricité : la coordination des mouvements entre l’œil et la main. La récompense étant souvent de découvrir, après réalisation, une belle image qui n’était pas forcément évidente à imaginer au début. Gardant ce principe de motricité fine, j’ai ajouté une autre notion, celle de la découverte d’une histoire.
L’enfant insère le lacet dans les trous pour compléter chaque image, puis il pose les cartes les unes à côté des autres afin de découvrir la petite histoire qui s’est créée. Il peut être à ce moment-là accompagné par un adulte, ou par un petit guide qui est à l’intérieur du coffret.
Les « Imagiers gigognes », les livres-puzzles, et maintenant ce coffret de jeu… Cherchez-vous toujours à pousser les limites du livre-objet ?
Le livre-objet m’intéresse toujours, mais les idées sont de plus en plus en plus difficiles à mettre en place, car les contraintes techniques – notamment liées à la sécurité – sont plus nombreuses d’année en année. Il faut donc s’adapter, innover, faire de nombreux détours, pour finaliser ces livres-objets. Il faut redoubler de créativité afin de contourner toutes ces contraintes. C’est aussi ça, l’intérêt créatif de ces projets.
Quelles contraintes avez-vous rencontrées pour Mes histoires à lacer, par rapport à un « vrai » livre relié ?
Les contraintes de conception et de fabrication sur ce projet sont similaires à celle d’un livre pour les tout-petits. Il y avait par exemple une longueur précise des lacets à respecter, pour des raisons de sécurité. Également la taille et la solidité des cartes, afin qu’elles soient facilement manipulables par les petites mains.
Mes histoires à lacer, de Xavier Deneux, est un coffret de jeu contenant deux séries de six cartes en carton, six lacets, et une frise modèle pour aider l’enfant.
Le jeu de laçage propose une façon ludique de développer l’imagination et le langage, dès 3 ans. Il demande précision et concentration, favorisant ainsi la dextérité, l’autonomie et la confiance en soi.
EAN : 9782408016074
PVP : 14,90 €
Parution : 3 novembre 2021
Vous sortez également L’Éléphante dans la nouvelle collection d’éveil des éditions Milan, « Mes animaux à toucher ». Quelle a été votre approche ?
Je travaille depuis de nombreuses années sur les livres à toucher, comme Mon grand imagier à toucher, Mon imagier de l’éveil à toucher, ou certains titres des collections « Contes et comptines à toucher » et « Mes docus à toucher ». Ça m’a amusé de refaire cet exercice, avec le souci d’essayer d’insérer au mieux les matières avec les illustrations, et, par ailleurs, de travailler sur l’éléphant, qui fait partie des animaux les plus attachants pour moi.
La nouvelle collection « Mes animaux à toucher » propose de premiers documentaires didactiques, réalisés dans un format carré facilement manipulable par les tout-petits. Le titre que j’ai illustré retrace la vie d’une éléphante, de sa naissance à l’âge adulte, et permet de connaître les caractéristiques de cet animal emblématique de la savane.
Quels sont vos prochains projets avec Milan ?
Après La Famille tortue, en librairie depuis septembre, je poursuis mon travail sur les livres gigognes, avec Mes animaux des mers, à paraître en mai 2022, puis deux nouvelles comptines gigognes.
Je prépare également un nouveau livre dans la même collection que L’Éléphante, sur le manchot.
Et puis, un nouveau projet ambitieux, en deux parties, sur le cerveau. Un ouvrage pour explorer cet organe extraordinaire, et faire comprendre aux tout-petits le monde merveilleux qui se cache dans leur tête : « Tu ne le sens pas, tu ne l’entends pas, tu ne le touches pas, et pourtant il s’agite, il cogite ». Un vrai défi !