Une vieille dame, un corbeau, deux enfants et un village dans la lumière de la lune et de petites pommes dorées comme des étoiles… Pas de doute, nous sommes bien face à un conte qui nous promet des aventures merveilleuses ! Nina Six, illustratrice d’Alfred et les enfants oubliés, nous livre ses secrets d’artiste.
Avec Alfred et les enfants oubliés, couronné du prestigieux Prix Finlandia Junior en 2020 et qui vient enfin de paraître en France, l’autrice Anja Portin se place en digne héritière d’Astrid Lindgren, Roald Dahl et Charles Dickens.
Une nuit d’octobre où il s’endort enfin, tourmenté par la faim, Alfred est réveillé en sursaut… par une pomme glissée par la fente de la boîte aux lettres ainsi qu’un sandwich et une paire de chaussettes bien chaudes ! En s’élançant à la poursuite de son mystérieux bienfaiteur, Alfred fait la connaissance d’Amanda, une dame sans âge et assez quelconque… à un détail près : ses oreilles se mettent à grandir quand un enfant oublié soupire non loin d’elle.
Un peu contre son gré, Amanda accepte qu’Alfred l’accompagne dans ses tournées de distribution de pommes et de chaussettes pour les enfants en difficulté de la ville. Ensemble, ils réfléchissent à un moyen de venir en aide au plus grand nombre : et si la solution, c’était de lancer une émission de radio pour que les enfants oubliés se sentent moins seuls ?
Ce beau roman entre espièglerie, réalisme magique et thématiques sociétales fortes est sublimé par les illustrations de Nina Six. Intimistes, personnelles et fondées sur des souvenirs d’enfance, elles témoignent de son attachement au sensible, au vivant ; au monde en mouvement avec lequel elle compose. Elle nous en dit un peu plus sur sa méthode de travail et ses inspirations pour donner vie aux mots et aux personnages d’Anja Portin.
Une sorcière et de la magie
L’écriture d’Anja Portin m’a beaucoup inspirée pour créer l’univers graphique d’Alfred et les enfants oubliés. J’ai repéré les petits détails que l’autrice a placés dans son roman afin d’y puiser l’essence de mes illustrations. Je trouve que l’écriture d’Alfred est emplie de magie, bien que le sujet principal du livre ne soit pas la sorcellerie. Amanda dégage une aura de sorcière et c’est ce qui m’a plu la première fois que j’ai lu l’histoire.
Pour dessiner les illustrations et la couverture, j’ai sélectionné des passages du texte qui, selon moi, avaient un potentiel graphique. Ainsi, j’ai choisi des séquences de façon que les illustrations puissent se répartir sur toute la longueur du récit.
Les personnages m’ont immédiatement inspirée car leurs personnalités pleines de facettes et d’émotions me parlent au-delà de la lecture de l’histoire.
J’ai apprécié travailler sur ce projet car il m’a permis de retourner à une technique que je n’avais pas pratiquée depuis longtemps : le crayon en traitement noir et blanc.
Une leçon de dessin…
Vous souhaitez rencontrer Nina Six et en savoir encore plus sur ses secrets de dessin ? Rendez-vous à la médiathèque Jacques Baumel de Rueil-Malmaison le samedi 3 février 2024 pour un atelier d’illustration jeune public et une séance de dédicaces ! Réservations au téléphone (01 47 14 54 54) ou sur place (15-21 boulevard du Maréchal Foch, 92500 Rueil-Malmaison).