Avec cette revisite des Contes de la rue Broca de Pierre Gripari, Joséphine Lebard plonge ses lecteurs dans un univers souvent boudé par la littérature : la périphérie des grandes villes. Elle fait des barres HLM, des friches industrielles, des bus de banlieue un espace de rêve et d’imaginaire, où tout devient possible. D’où lui sont venues toutes ces idées ? De son enfance, bien sûr, et de celle de son fils ! Elle raconte.
Bande de copains
C’est mon premier roman jeunesse. Il a grandi dans ma tête en regardant mon fils et ses copains. Je me disais que, dans la littérature jeunesse, je ne voyais pas beaucoup de personnages racisés, pas beaucoup de bandes comme mon fils et ses amis. C’est ainsi que sont nés Oulematou, Ilyes, Lisa et toute leur bande du quartier du Muguet, situé dans une commune en lisière de la Grande Ville.
L’enfance et le merveilleux
J’ai aussi pensé à mon enfance à moi en banlieue avec Juliette, Chloé, Nassima, Jonathan, Franck, Grégory, Karima… Aux premières libertés données par les parents, quand on pouvait partir se balader en bicross (en roulant sur les trottoirs). Rien que traverser la rue du Parc devenait une aventure : c’était là qu’habitaient Nicolas et Samuel. Ces deux-là avaient des antennes, c’était pas possible autrement : à chaque fois qu’on passait, ils étaient là, sur leur vélo en embuscade pour nous faire des queues de poisson. Plus loin, il y avait le jardin merveilleux, comme on l’appelait avec ma copine Mathilde : le terrain entourant un pavillon avec petit pont à la japonaise, biches en céramique et grand saule pleureur (je crois me rappeler la présence de quelques nains de jardin aussi…). On s’arrêtait de longues minutes avec Mathilde et on se disait que, peut-être, un jour, le propriétaire nous verrait. Et que, ému par notre intérêt pour ses aménagements pleins de goût, il nous laisserait entrer pour admirer tout ça de plus près.
Du quotidien au rêve
C’est un roman qui parle des paysages de mon quotidien et de la poésie qui s’en dégage. Les rives du Canal de l’Ourcq, à côté de Paris, qui sont en pleine mutation entre vieilles usines désaffectées, dents creuses et immeubles qui poussent et racontent la gentrification.
C’est un roman qui témoigne aussi de mon amour des contes et de la façon dont la fantaisie peut venir se faufiler dans l’ordinaire des jours.
J’ai hâte que le Farfafriche rencontre ses lecteurices !
Rencontrez Joséphine Lebard !
- Le samedi 14 octobre à la librairie Folies d’Encre aux Pavillons-sous-Bois
- Du 17 au 19 novembre à la Fête du livre du Var
- Le jeudi 30 novembre et le dimanche 3 décembre au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil