Depuis plusieurs années, elle signe les histoires du petit dinosaure aux grandes émotions. Rencontre avec Camille Kohler – alias Mim – autrice aux multiples facettes.
Mim est née en 1976 à Paris. Après des études de littérature anglophone et une année en tant que lectrice à l’université de Bath, elle commence sa carrière dans une agence littéraire à Londres, avant de travailler onze ans aux éditions Grasset. Et puis un jour… elle décide de démissionner pour se consacrer à l’écriture et à la traduction.
En 2010, Un loup à la maison, son premier album, paraît aux éditions Milan. Depuis, elle a écrit une soixantaine d’ouvrages pour les enfants et en a traduit plus d’une centaine d’autres. En 2012, elle commence à écrire des fictions pour France Culture, et notamment La Vie trépidante de Brigitte Tornade, qu’elle adapte au théâtre et qui est récompensée par le Molière de la comédie en 2020.
Aujourd’hui, Mim partage son temps entre la littérature pour enfants, la traduction, la BD, la fiction radiophonique, le théâtre et l’écriture audiovisuelle. Elle sillonne aussi les routes pour aller à la rencontre de ses lecteurs et pour animer des ateliers d’écriture.
Mim est ici en compagnie de Thierry Bedouet, illustrateur de Nino Dino, à l’école Jean Guéhenno de Gestel (56).
Livres jeunesse, fictions radiophoniques, théâtre, traductions : comment conciliez-vous ces différents métiers de l’écriture ?
Au prix d’une désorganisation chronique ! Mais c’est très important pour moi de pouvoir réfléchir constamment aux différentes manières de raconter une histoire. Cela dit, il n’est pas impossible qu’au fond, malgré ces différents supports, ce soit toujours un peu les mêmes sujets qui m’attirent, même inconsciemment ! Je tiens beaucoup à la traduction, même si j’ai moins de temps à y consacrer désormais, car ça m’offre la possibilité d’aller à la rencontre d’une autre écriture que la mienne.
Avec son développement en édition, en presse et bientôt en animation, quel succès pour le héros Nino Dino !
Ah oui, il n’a pas fini de pousser son « Waaaargh ! » colérique un peu partout, celui-là, et ça me fait très plaisir ! D’autant que, le plus excitant avec Nino Dino, c’est qu’il s’agit d’une aventure collective, avec Thierry Bedouet, qui le dessine, Cécile Petit, qui veille sur ses crises de petit T. rex, et bien sûr toute une équipe chez Milan, entre l’édition et la presse. Et maintenant un nouveau chapitre s’ouvre avec une série animée, ce qui confirme vraiment que plus on est de fous plus on rit ! À travers ce personnage, je m’efforce de raconter le quotidien parfois drôle, parfois contrarié, mais toujours animé, des relations entre les enfants et le monde qui les entoure. En tant qu’autrice, j’aime mettre en scène la vie de tous les jours comme une aventure, même si c’est au bout du jardin !
Quelle importance accordez-vous aux rencontres avec le jeune public ?
Je suis convaincue que l’écriture, sous toutes ses formes, est une très grande force dans la vie. Avoir envie de regarder le monde, de le raconter, c’est aller vers les autres. J’essaie toujours de communiquer cette source de joie aux enfants que je rencontre, de leur dire qu’on a tous une histoire à raconter et qu’elle a de la valeur.
Cécile Petit, directrice littéraire du département Éveil/Albums, évoque sa collaboration avec Mim.
Premier livre édité, première création en album… Mim m’a accompagnée en tant qu’éditrice comme je l’ai accompagnée en tant qu’autrice. Entre exigence et bonne humeur, notre collaboration a vu naître de belles histoires. Mim est une autrice hors pair pour donner vie à des héros hauts en couleur. Que ce soit Nino Dino ou la famille Blanquetier, elle a su créer des personnages sans concession, dont les caractères, les émotions et les aventures ne sont pas sans rappeler la vie des enfants à qui ils s’adressent.
Alors, quand on discute ensemble d’un synopsis, les péripéties de ces héros de papier sont tellement ancrées dans la justesse du quotidien qu’on a souvent l’impression de parler d’un membre de notre famille !