Pourquoi ne pas fermer les yeux et rêver, tout simplement ? Pourquoi ne pas passer son temps à vivre dans les rêves, à rêver sa vie ? La réalité est pleine d’obstacles… À quoi bon y retourner ?
Lola imagine son retour de colonie de vacances, elle construit un film dans sa tête. Elle fait défiler les images, elle décide toute seule des scènes du film, des personnages, de leurs habits, de leurs réactions, de ses réactions à elle, des dialogues… Alors forcément rien ne peut la surprendre, rien ne peut jaillir de l’histoire et l’étonner. Mais là, sur le quai de la gare, tout peut arriver, la scène ne lui appartient plus. Des détails surgissent, des surprises s’imposent, les visages sont bien définis, les couleurs parfaitement nettes, les émotions incroyablement présentes… Son imagination n’a pas réussi à créer tout cela : le retour de colonie est mille fois plus précis, plus intense, plus vif, plus dense en vrai.
Le plaisir imaginaire est grand, mais le plaisir réel l’est bien plus ; la tristesse imaginaire est grande, mais la tristesse réelle l’est bien plus. L’imagination est incapable de créer tout ce que la réalité contient.