On a tous des envies, des désirs : certains ont envie de redevenir un bébé ou de grandir en une nuit, d’autres souhaiteraient rajeunir de vingt ans, être quelqu’un d’autre, voler par-dessus les villes, avoir le pouvoir de devenir invisible, vivre sous les mers avec les sirènes… Les désirs n’ont aucune limite, rien ne les arrête, ils se fichent complètement de ce qui est possible ou impossible.
« Je ne veux pas de grande sœur, je veux un grand frère ! »
Benoît peut taper du pied, se rouler par terre, insulter la terre entière, son désir ne se réalisera jamais. On a intérêt à laisser tomber les désirs impossibles : le monde n’obéit pas à ces désirs-là.
« Bon, alors je veux juste un petit frère. »
Enfin quelque chose de possible ! Mais Benoît peut taper du pied, se rouler par terre, insulter la terre entière, cela ne changera rien : on peut se rendre très malheureux avec des désirs qui ne dépendent pas de soi.
Allongé sur son lit, Benoît se calme en regardant le livre d’alpinisme qu’un guide de haute montagne lui a offert l’année dernière. Benoît cherche sa page préférée : une photo de l’Everest vu d’avion. « Un jour je serai là-haut », se dit Benoît.
Enfin quelque chose de possible, quelque chose qui dépend de lui ! Bien sûr, beaucoup d’alpinistes font demi-tour en chemin, beaucoup sont morts sur les pentes de l’Himalaya. Bien sûr, les risques sont grands, des avalanches peuvent se déclencher, des bourrasques de vent peuvent surprendre Benoît, des tornades imprévues le bloquer… Mais la réalisation de ce désir-là dépend surtout de lui, de sa volonté.
